L’auto-stop résiste. Face au covoiturage, aux vols pas chers, il retrouve même une certaine jeunesse. Ses arguments, économiques, écologiques, des rencontres et une bonne part d’aventure. Le pouce a de l’avenir et ses adeptes se multiplient.
Un doigt engageant
Les temps ont changé. « Dans les années 50-60, la voiture était peu répandue, le train très long et l’avion très cher. L’auto-stop était largement pratiqué. Les années 70 marquent son âge d’or avec l’émancipation de la jeunesse. Et au fil des années, avec la généralisation de l’automobile, la pratique s’est perdue », note la sociologue Stéphanie Vincent-Geslin dans Ouest-France. Mais, elle est de retour ! Avec des motivations très dans l’air du temps, qui vont du respect de l’environnement et de sa propre empreinte carbone, à l’aspect financier et une mise en œuvre du côté « décroissant » prôné par certains. Toutefois, les adeptes de l’auto-stop mettent aussi en avant une façon plus conviviale, plus solidaire de se déplacer et des rencontres inédites.
Déplacement différent
Et puis, il y a l’aventure. Convoquer le hasard. Ne pas être certain de partir et pas sûr non plus d’arriver où on l’aurait souhaité. Une étrangeté dans une société dans laquelle tout se prépare, s’envisage, se prévoit, ou l’éventuel est banni et l’aléa n’est pas invité. Le covoiturage est plus simple, on connaît la couleur de la voiture, le lieu et l’heure de son départ. Pareil pour les vols low-cost, même si la teinte de la carlingue est rarement précisée. En guise de salle d’embarquement, l’auto-stoppeur devra se coltiner les sorties de ronds-points à l’écart des villes, les embranchements de voies rapides, les stations-service, les aires d’autoroutes ou, au mieux, le bas-côté d’une nationale noyé sur les fougères peut-être pas la plus passante des voies de circulation. Quelques contraintes qui ne stoppent pas les nouveaux convertis, qui disposent aujourd’hui de plusieurs associations, parfois soutenues par les pouvoirs publics.