Un véhicule qui n’est pas français pourra-t-il un jour déloger les Clio et 208 des meilleures ventes françaises ? Avec la démocratisation du véhicule électrique, les critères de choix sont rebattus.
L’exemple Tesla Model Y
Les Tesla Model Y se vendent très bien en Europe© Tesla
Se pose alors la question de l’hégémonie des Français sur leurs terres. Ils auront toujours l’avantage du réseau de distributeurs sur leurs rivaux, mais avec des véhicules électriques nécessitant moins d’entretien et des mises à jour pouvant se faire à distance, le client aura-t-il toujours besoin d’une concession au coin de la rue ? Actuellement, l’acheteur moyen d’un véhicule neuf en France est âgé de 55 ans. Le profil est donc une personne proche de la retraite ou retraitée qui a souvent ses “habitudes”. Mais qu’en sera-t-il dans 20 ou 30 ans lorsque ce seront les jeunes actuels qui deviendront alors les acheteurs ? Ne seront-ils pas plus sensibles à d’autres arguments que celui d’acheter une voiture chez une marque sur-représentée ?
L’électrique rebat déjà les cartes
Nous l’observons donc avec Tesla mais aussi MG, les véhicules électriques ont d’autres arguments que n’avaient pas les thermiques jusqu’ici. Et souvent, pour l’automobiliste moyen, une électrique est une électrique : un moteur, et une “pile” dans le plancher. Toutes sont placées sur un pied d’égalité, alors qu’elles ne l’étaient pas en diesel ou essence.
Le juge de paix en plus de l’autonomie sera donc le prix. Et il sera bien plus difficile pour les constructeurs de se démarquer sur ce qui faisait auparavant leur particularité (fiabilité des moteurs thermiques, différentes énergies…). La cassure s’est d’ailleurs déjà opérée sur le premium électrique : ni Audi, BMW ou Mercedes ne parviennent à lutter au niveau mondial avec les ventes de Tesla, voire BYD.
Mais en ce qui concerne les modèles généralistes, nous l’avions noté lors de notre visite au salon de Lyon plus tôt dans l’année : les badauds étaient nombreux sur les stands chinois, et ceux que nous avions pu interviewer avouaient volontiers envisager l’achat d’une électrique étrangère… tant qu’elle est moins chère. Le prix avant tout, le design, l’efficience et l’espace à bord ensuite. De là à voir une Volkswagen ID.2, une Fiat Panda électrique ou une citadine Toyota à batteries en tête des ventes en France dans le futur, il faudra probablement qu’un de ces constructeurs ait l’exclusivité sur une révolution dans les batteries ou casse sérieusement les prix au point de remettre en doute le choix “franco-français”.
Notez cet article Publié le 07/12/2023 Mis à jour le 07/12/2023