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Ralliart : Les Trois Diamants les plus sportifs du monde

En 1983, Mitsubishi crée Ralliart, sa division sportive, destinée à faire son entrée dans le monde du sport automobile. Des modèles de série au rallye, en passant par le rallye-raid, retour sur quatre décennies dorées pour le label sportif japonais.

Au cours des années 80, le sport était un vecteur de communication essentiel au développement d’un constructeur automobile. A moins de s’orienter vers le luxe ou le low-cost, il était impossible de ne pas posséder dans sa gamme un véhicule à tendance sportive.

De l’autre côté de la planète, les constructeurs japonais cherchent à s’exporter, et à viser les marchés américain et européen. Mitsubishi a notamment intégré cette condition sine qua non pour s’imposer sur le Vieux-Continent et fonde sa propre division sportive en 1983 : Ralliart.

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Le rallye : La porte d’entrée

La division européenne de Ralliart nait sous l’impulsion d’Andrew Cowan, pilote d’usine en rallye et rallye-raid. L’Ecossais pilote déjà pour Mitsubishi en rallye depuis le milieu des années 70. La société est d’abord nommée ACMS, pour Andrew Cowan Motorsports. Elle prend le nom de Ralliart Europe l’année suivante, en 1984. L’équipe était responsable de l’engagement de la marque en championnat du monde des rallyes.

En 1988, Mitsubishi Ralliart engage des Galant VR-4 en Groupe A, la catégorie reine du rallye. La Galant VR-4 obtient des résultats très honnêtes, jusqu’en 1993. Une berline sportive remplace la Galant et fait entrer Mitsubishi dans la légende : la Lancer Evolution.

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Avec la Lancer « Evo », la marque aux Trois Diamants semble mieux armée que jamais pour s’imposer dans le Groupe A. Aux côtés des Toyota Celica et autres Subaru Impreza, le constructeur nippon remporte quatre championnats du monde des rallyes entre 1996 et 1999, grâce à Tommi Mäkinen. Le titre Constructeurs revient à Mitsubishi en 1998.

La déco extérieure bicolore « Malboro » des Lancer devient iconique, avec la présence de Ralliart sur les ailes arrière. Objectif atteint pour Mitsubishi, qui, à l’instar de Subaru et de Toyota, a imposé sa présence sur le championnat du monde des rallyes des années 90.

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Seulement, Mitsubishi ne souhaite pas simplement  se faire un nom grâce à ses performances en rallye. Le constructeur est unanimement connu pour la solidité et la fiabilité de ses utilitaires. Pajero, Triton (L200 sur notre marché), Fuso Canter, sans compter les K-Cars locales, déjà dotées de la transmission intégrale … comme une évidence, l’idée est venue de s’inscrire en Rallye Raid.

Le rallye-raid : De la terre au sable, il n’y a qu’un pas

En parallèle du programme de rallye, Mitsubishi Ralliart engage le Pajero Rallye Raid en 1984 au Paris-Dakar. Le constructeur japonais fait un mélange de pilotes japonais et européens dans le but de conquérir le titre, face à Peugeot, Porsche ou encore Citroën. De nombreux pilotes français se sont distingués au volant du 4×4 japonais : Pierre Lartigue, Patrick Tambay, Jean-Louis Schlesser, Hubert Auriol, etc.

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La consécration intervient en 1985, où Mitsubishi remporte le Paris-Dakar devant Toyota. A partir de là, Mitsubishi devient un acteur majeur du plus célèbre rallye-raid au monde, classant régulièrement ses Pajero dans le Top 10.

Au début des années 2000, Mitsubishi mène un règne sans partage au sommet du Paris-Dakar. Un pilote tricolore se fait remarquer au volant de la Pajero Evolution : Stéphane Peterhansel. Le Français remporte trois éditions entre 2004 et 2007. Son hégémonie ne sera suspendue qu’un an, par Luc Alphand.

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Des chemins accidentés à la route

En parallèle, Ralliart apporte son expertise de la course automobile à la gamme routière de Mitsubishi. Cela commence avec la Galant VR-4. La placide berline se transforme en une véritable sportive, grâce à l’apport de Ralliart. Le célèbre moteur 2.0 turbo 4G63, associé à une transmission intégrale, permet à la Galant de montrer son efficacité par tous les temps.

Ce même bloc se retrouve dans la Lancer Evolution, sur la seconde génération, en 1994. Il ne quittera plus sa baie moteur jusqu’en 2016, régulièrement mis à jour sur la puissance et la consommation.

Dès lors, la Lancer Evo se bat pendant près de 20 ans avec la Subaru Impreza WRX STI pour être la meilleure berline sportive du Japon. Elle se fait aussi une solide réputation aux Etats-Unis grâce au film « 2Fast 2Furious », en pleine vague du tuning des années 2000.

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Le tableau est moins idyllique sur le marché européen. Ralliart devient au fur et à mesure une sorte de finition sportive ultime, qui n’apporte presque plus rien de nouveau face à un modèle classique. En dehors d’une présentation extérieure encore plus agressive, la puissance restait identique à son homologue original. La Colt est un bon exemple.

Précédemment nommée CZT, la Colt prend le patronyme de Ralliart après un restylage survenu en 2010. La citadine nippone devait aller chercher des noises aux références européennes, Volkswagen Polo GTI et Peugeot 207 RC en tête. La colt Ralliart était reconnaissable à sa peinture bicolore, ses jantes noires et son badge sur le coffre. Le châssis avait reçu une mise à jour bienvenue, afin de supporter tant bien que mal le poids des années. Sous le capot, le 1.5 Turbo Mivec de 150 ch a vu sa puissance inchangée.

L’exotisme du Soleil Levant n’a malheureusement pas déchaîné les foules, en dépit de performances honorables.

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Ralliart cesse toute activité sur le WRC en 2005 et le Rallye-Raid en 2009. La branche se met totalement en sommeil en 2017, après la fin de carrière de la Lancer Evo X.

Mitsubishi a évoqué en 2021 le retour de Ralliart, via des packs personnalisables et un nouvel engagement en sport auto. La marque japonaise a notamment testé des Triton et des Eclipse Cross sur des chemins accidentés. Peu de nouvelles informations ont été diffusées, depuis.

Une chose est sûre : depuis le retrait de la Lancer Evo X, Subaru doit se sentir bien seul, sur les sentiers battus.

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