La crise touche-t-elle Maserati en France ? La marque au trident, symbole de luxe et de sportivité à l’italienne, peine à séduire les clients hexagonaux. Avec seulement 64 immatriculations au premier semestre 2023, Maserati est loin de ses performances passées. Quelles sont les raisons de ce déclin ? Est-ce un problème d’image, de concurrence ou de stratégie ?
Un marché français en berne
Les chiffres sont sans appel. Maserati a perdu plus de 90 % de ses ventes en France depuis son pic de 2016, où elle avait écoulé 732 véhicules. En comparaison, l’année 2020, marquée par la pandémie de COVID-19, avait vu 135 Maserati immatriculées en France. Et le premier semestre 2023 ne laisse pas présager une amélioration, avec seulement 64 unités vendues.
Années | Immatriculations Maserati France |
---|---|
2023 H1 | 64 |
2022 | 213 |
2021 | 148 |
2020 | 135 |
2019 | 420 |
2018 | 606 |
2017 | 711 |
2016 | 732 |
Mais ce n’est pas tout. Parmi ces 64 immatriculations, près de la moitié sont des véhicules de démonstration des concessionnaires, qui cherchent à écouler leurs stocks. Autrement dit, la demande des clients particuliers est encore plus faible qu’il n’y paraît.
Un problème d’image ?
Au premier semestre 2023, Ferrari a vendu 251 voitures en France, Lamborghini en a vendu 226 sur toute l’année 2022…
Ces deux marques proposent des modèles à largement plus de 300 000 €, qui ne sont pas affectés par les malus écologiques. Ces acheteurs ont les moyens de se faire plaisir, sans se soucier des contraintes fiscales ou environnementales.
Maserati souffre également d’un manque de renouvellement de sa gamme. Ses modèles actuels Ghibli, Quattroporte et Levante datent pour la plupart de plusieurs années, voire d’une décennie. Elle n’a pas non plus investi assez tôt dans l’électrification, importante pour les véhicules premiums… (mais pas pour les véhicules de luxe).
Une stratégie assumée ?
Face à cette situation, Maserati ne semble pas s’inquiéter outre mesure. Son PDG, Davide Grasso, a déclaré qu’il préférait privilégier la rentabilité plutôt que les volumes.
Qu’importent les gros volumes ! Mieux vaut gagner de l’argent avec des petits volumes, clame-t-il en substance à ses équipes.
Davide Grasso, PDG Maserati
Maserati mise sur ses marchés historiques, comme l’Italie et les États-Unis, où elle réalise encore de bonnes ventes. Elle compte par ailleurs sur le lancement prochain de nouveaux modèles, comme le Grecale Folgore ou la Granturismo Folgore. Petit problème, ce sont des modèles 100 % électriques dont la clientèle de luxe ne semble pas raffoler…
Contacté à ce sujet, Maserati France n’a pas pour le moment pas souhaité s’exprimer.