Les Zones à faibles émissions, c’est non. Résultat cinglant de la consultation lancée par le Sénat sur le sujet dont le verdict vient de tomber. Jamais, la Chambre haute n’avait reçu autant d’avis sur une question concernant la vie quotidienne des citoyens et jamais autant d’avis négatifs. De quoi remettre en cause l’avenir des ZFE ? Pas sûr.
Les ZFE, personne n’en veut
Objectif de cette consultation, recueillir le point de vue des principaux concernés par les ZFE, les automobilistes. Initiative louable, qui n’a pas uniquement concerné les plus touchés, seuls 24% des participants habitant dans une de ces zones ou à proximité. Parmi les plus de 50 000 points de vue exprimés, 93 % sont particuliers, les 7 % restant des professionnels et à une écrasante majorité, qu’ils aient besoin de leur voiture pour se déplacer ou pour travailler, ils sont contre. 86% des particuliers et 79% des pros ne veulent pas voir s’installer de ZFE dans les agglomérations. La raison principale est résumée par le témoignage d’un des participants, « il s’agit d’une mesure technocratique qui crée une véritable rupture d’égalité d’accès au centre-ville selon que vous soyez aisé ou non ».
Bras de fer
Tout le problème est là, les ZFE chatouillent le porte-monnaie. Le premier frein évoqué dans leur mise en place demeure le prix d’achat trop élevé des voitures « propres » (pour 77 % des consultés). Et ils n’ont pas l’intention d’en changer, malgré la menace d’une amende de 68 euros pour les véhicules qui emprunteraient ces zones sans y être autorisés. 83 % des particuliers n’envisagent pas d’acheter une nouvelle voiture !
Le début du casse-tête pour les autorités, ce que reconnaît l’élu en charge du dossier. « On ne peut pas ne pas prendre en compte les chiffres que l’on a, mais on ne peut pas ne pas prendre en compte l’impératif de santé publique ». Tous les ingrédients du « nervous breakdown » sont sur la table, d’autant que la loi prévoit la mise en place de ces ZFE dans 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2025. En attendant les prochaines recommandations sénatoriales, villes et métropoles lèvent le pied de la contrainte. Pour combien de temps ?