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Les aides à la conduite, c'est la voiture autonome au rabais et mal conçue

Une récente étude américaine épingle la plupart des systèmes de conduite semi-autonome du marché. Mais quand on sait qu’ils ne sont que des briques pour amener la vraie conduite autonome, on comprend mieux.

Est-ce déjà un camouflet pour la conduite 100 % autonome qui pourrait d’ailleurs ne jamais voir le jour tant les investissements sont colossaux ? Toujours est-il que l’étude américaine de l’IIHS est assez sévère vis-à-vis de la plupart des systèmes de conduite dits “semi-autonomes” du marché US. Pour tous ces dispositifs, l’idée est la même : assister le conducteur dans toutes les situations, et éventuellement le substituer dans certaines phases de roulages où les variables ne sont pas trop nombreuses, comme sur voie rapide. Mais ce que beaucoup de conducteurs oublient ou ne savent tout simplement, c’est que ces aides sont en fait surtout des pierres dans l’édifice de la conduite autonome : des briques, qui en appelleront d’autres pour ne faire “qu’un” lorsque la vraie conduite 100 % autonome sera complète et disponible. Et les constructeurs n’ont pas attendu qu’elle soit au point pour imposer les premiers morceaux de la conduite autonome à ses clients. Avec des ratés.

Dans un monde idéal…

les aides à la conduite, c'est la voiture autonome au rabais et mal conçue

Beaucoup aimeraient pouvoir dormir en allant au travail ou faire autre chose que conduire le soir au retour, mais nous en sommes loin.© Mercedes

Intégrer seulement partiellement les outils de la conduite autonome dans les véhicules actuels a du bon et du mauvais. Imaginez un peu, c’est comme si Google vous proposait l’application de navigation Maps mais sans cartographie, uniquement avec des alertes sonores et des flèches pour vous indiquer où tourner. C’est toujours mieux que rien, mais avouez qu’on préfère le produit fini et complet !

Certaines de ces aides sont parfois très utiles (freinage autonome d’urgence, quand les freinages fantômes ne viennent pas gâcher la fête) mais d’autres peuvent se montrer sacrément agaçants. Nous pensons par exemple à l’alerte de dépassement de la vitesse qui s’enclenche à peu près tout le temps en ville puisque le système repose sur une lecture des panneaux de signalisation… qui n’est jamais totalement fiable. Elle est pourtant censée l’être puisqu’elle prépare le terrain pour la voiture autonome qui devra savoir toute seule à quelle allure rouler ! Mais en attendant, on fait la route au gré “bips” et autres alertes sonores plus ou moins envahissantes.

les aides à la conduite, c'est la voiture autonome au rabais et mal conçue

Les aides à la conduite sont parfois envahissantes et peuvent même nuire à la conduite© Alex Krassovsky

Alors pourquoi ne pas avoir attendu encore quelques années et lancer la conduite autonome et tous ses outils (maintien dans la voie, suivi de la vitesse, freinage autonome…) lorsque tout sera prêt, plutôt que de nous imposer des bribes d’aides petit à petit ? Au nom des progrès de la sécurité, d’abord, mais aussi parce que… vous êtes sans le savoir des testeurs employés par les constructeurs ! Les véhicules remontent en effet les données du terrain essentielles pour l’avancement du développement de ces technologies. Les constructeurs ne pourraient pas le faire seuls. Ils ont donc besoin de vous. Les conducteurs de Tesla équipés du FSD en savent quelque chose.

Une étude épingle les aides à la conduite

Et puisque l’on parle du FSD, mentionnons cette étude de l’IIHS (Insurance Institute for Highway Safety) qui a cherché à évaluer la performance de ces systèmes de conduite semi-autonome. D’aucuns diront d’ailleurs que le terme de “semi” est galvaudé : ce serait plutôt le quart de conduite autonome, voire moins ! Le rapport conclut que “la plupart d’entre eux n’incluent pas de mesures adéquates pour prévenir les abus et empêcher les conducteurs de perdre leur concentration sur ce qui se passe sur la route”. Ont été testés les dispositifs de BMW, Ford, General Motors, Genesis, Lexus, Mercedes-Benz, Nissan, Tesla and Volvo. Seul Lexus et son Teammate obtient une note “acceptable”. L’étude fait notamment état d’aides qui peuvent fonctionner même si… des ceintures ne sont pas attachées.

“Il existe peu de preuves que l’automatisation partielle présente des avantages en matière de sécurité. Il est donc essentiel que ces systèmes ne puissent être utilisés que lorsque des fonctionnalités de sécurité éprouvées sont activées. Il s’agit notamment des ceintures de sécurité, de l’AEB et de la prévention des sorties de voie. Pour obtenir une bonne note dans cette catégorie, un système de conduite semi-autonome ne doit pas s’enclencher si le conducteur n’a pas attaché sa ceinture ou si le freinage d’urgence ou la prévention de sortie de voie n’est pas active.”

Du bon sens, mais il semble que certaines règles de base ne soient même pas respectées par certaines marques présentes sur le marché nord-américain.

Notez cet article Publié le 19/03/2024 à 13:00 Véhicules d’occasion

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