- Ce qu’il faut retenir :
- Équipements du pilote (1m82 / 82 kg) :
- Chez Ferrari pour une moto A2 ?
- ADN de la Racing Squad
- Pilote de MotoGP VS pilote moto A2
- Ride like you mean it !
- Vainqueur de MotoGP
- L’avis d’A2 Riders
- On aime
- On aime moins
- Et la concurrence ?
Lorsqu’ Aprilia sort une nouvelle sportive, ils ne rigolent pas. Et si c’est une moto A2 ? Ils en font une mini RS 660, affûtée et avec un prix accessible. Nous voilà donc embarqués pour un essai sur piste, au cœur de l’Italie, dans la roue du pilote de MotoGP Maverick Viñales …
Ce qu’il faut retenir :
- Moteur bicylindre parallèle de 457 cm3
- Puissance de 47,6 ch à 9 400 tr/min
- Couple de 43, 5 Nm à 6 700 tr/min
- Fourche inversée 41 mm de diamètre, 120 mm de débattement
- Pneus : 110/70 ZR 17 et 150/60 ZR 17
- Frein avant : simple disque de 320 mm, étrier radial 4 pistons ByBre
- Hauteur de selle : 800 mm
- Poids avec le plein d’essence : 175 kg
- Prix : à partir de 7 199 euros
- Pour qui ? Ceux qui veulent apprendre l’art du pilotage. Et ceux qui veulent revenir à des sportives qui ne désintégreront pas leur permis
Équipements du pilote (1m82 / 82 kg) :
- Casque :
- Combinaison :
- Gants :
- Bottes :
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Chez Ferrari pour une moto A2 ?
Aprilia RS 457 – © A2 Riders
Il est 8 h du matin, la brume matinale se lève péniblement sur les champs de la zone d’activité qui entoure Modène. Soudain, nous arrivons sur le circuit. Rutilant, jaune et rouge avec des logos Ferrari partout… « Mince Yann ! Tu veux devenir pilote de chasse, mais t’es mauvais navigateur ! », je m’écris en découvrant que mon copilote du jour, nous a amené au circuit de Fiorano, l’antre de la Scuderia. Lui, c’est , un jeune créateur de contenus sympa, mais qui est convaincu d’être la réincarnation de Valentino Rossi. Pourtant « RS » comme il faut l’appeler est stressé par sa première présentation presse officielle et n’a pas fait attention au circuit qu’il a trouvé sur Google Maps.
J’aurais dû lui préciser que nous sommes en plein dans la Moto Valley, le cœur mécanique battant de l’Italie et qu’ici, dans la région de Modène, il y a un circuit à chaque coin de rue ou presque. Une demi-heure à jardiner, en imaginant Maverick Viñales en train de poireauter à cause des deux français. Après une course poursuite avec un prototype Maserati, nous arrivons enfin à l’Autodromo Di Modena, un petit circuit collé à la ville du même nom. Un peu moins sexy que Fiorano mais un beau tracé qui ne s’arrête jamais de tourner. C’est ici que la Racing Squad d’Aprilia a décidé d’accueillir le monde entier pour nous faire découvrir sa dernière sportive : la RS 457. Une sportive A2 ? Vous êtes sûr que c’est compatible ?
Après tout, une sportive est en théorie une moto qui n’existe que pour la performance pure, qui ne fait pas de concessions et qui n’est heureuse que dans son environnement naturel, la piste. Forcément, le concept d’une moto limitée à 35 kW de puissance et accessible aux débutants semble un peu antinomique. (+10 points pour avoir placé ce mot).
Des motos qui se revendiquent sportives en A2, il y a un paquet malgré tout et on peut les classer dans plusieurs catégories : roadsters carénés, sport GT, pistardes, parmi les plus fréquentes. Mais de tout cela, on en parle déjà dans un Top 5 des sportives A2. Et si Kawasaki reprend le nom , tout comme Honda qui utilise l’appellation CBR, que plus accessible ou que KTM se contente d’un monocylindre pour la RC390, Aprilia suit sa propre voie comme avec
ADN de la Racing Squad
La longue présentation très détaillée se termine, Maverick est parvenu à dormir les yeux ouverts, lui qui revenait de Portimao la veille. a calé son cul devant comme un premier de la classe pendant que le journaliste blasé est resté dans le fond en zieutant le café et les gâteaux.
Il est temps de faire connaissance avec la RS 457 qui est dans le box. Déjà, il faut reconnaitre qu’elle a de la gueule cette petite A2 et que la filiation avec le design des ou même d’une RSV4 est présent. La face avant, avec sa signature lumineuse LED y est pour beaucoup. Sa ligne compacte, ramassée sur l’avant, avec un arrière épuré et réduit au strict minium aussi. En se rapprochant, on découvre des moustaches comme sur une grande sportive, avec des entrées d’air. Ragazzi ?! Vous n’allez pas nous faire croire qu’à 47,5 ch, on a besoin d’appuis pour maintenir le train avant au sol à l’accélération !
Mais la réponse de l’ingénieur est digne d’une marque japonaise. Animations 3D, diagramme et présentation PowerPoint complète pour un cours express sur la dynamique des fluides. Les équipes de Noale, siège d’Aprilia, ont beaucoup travaillé avec des simulations aéro sur ordinateur pour concevoir la moto. L’idée n’étant pas le gain en performance, mais celui en confort. Offrir au pilote le moins de résistance à l’air possible pour le ménager, sur autoroute comme sur piste, et diriger l’air pour refroidir le moteur tout en évacuant l’air chaud vers le bas et les côtés.
Mais ce qui en fait vraiment une RS, au sens Aprilia, c’est ce magnifique cadre alu que l’on aperçoit. Un cadre de vraie sportive, sur une petite moto A2 qui affiche en plus un petit prix. L’objectif est d’apporter de la rigidité, c’est-à-dire que la moto va être efficace et affutée en virage. Car si l’Aprilia ne fait que 47,5 ch, les ingénieurs ont exploité au maximum le règlement pour en faire une moto ultralégère : 159 kg à sec, 175 kg en ordre de marche. Comme en MotoGP, il faut repousser les limites. Là, c’est la limite de ce qui est possible pour être compatible A2 puisque le rapport poids/puissance ne peut pas dépasser 0,2 kW/kg. On laissera les matheux faire le calcul et je me contenterai de faire une phrase de journaliste en disant que c’est donc le meilleur de sa catégorie.
Le moteur bicylindre ressemble à une version réduite de celui de la en tout cas, c’est la même philosophie au niveau de l’architecture, pour un moteur soigné dans les détails comme avec ce traitement DLC pour les pièces qui subissent les frottements intensifs. Ça, c’est histoire de nous rassurer sur la fiabilité Aprilia, hein les ragazzi ?
Pour accompagner tout cela, on trouve un petit package électronique digne de ce nom : ride by wire, trois modes de conduite, anti-patinage, écran TFT connecté, ABS déconnectable. De quoi faire la moto à sa main. Côté équipements de la partie cycle, c’est là que la machine brille moins : freinage simple disque à l’avant, mais étrier radial 4 pistons ByBre (sous-marque de Brembo), fourche inversée de marque Gabriel, inconnu pour ma part au bataillon et des pneus de chez TVS. Hmm What the F* ? Des choix qui ne font pas trop envie, mais qui ont une raison, on y reviendra.
Teasing intense ou flemme d’expliquer ? Non, juste, je viens d’apercevoir Maverick déjà en tenue, en train de faire le zozo avec ses potes dont le pilote essayeur Aprilia Savadori. Je fonce donc enfiler à mon tour mon cuir, ou plutôt ma tenue de Super Panda ! Et je pars pour ma première des 6 sessions de la journée.
Pilote de MotoGP VS pilote moto A2
Aprilia RS 457 – © A2 Riders
D’un coup, surgissent Maverick et Savadori. En plus de me montrer qu’ils sont déjà chauds, ils prouvent qu’on peut avoir une position agressive, très agressive. D’ailleurs, les deux animaux iront vite trouver le bitume avec leur coude !
Agacé par la démonstration, je rate mon virage et me retrouve à deux doigts de passer la tondeuse. Mais ce n’est pas un essai off-road, alors je me concentre. Heureusement que la petite RS 457 est une moto facile qui ne demande pas d’avoir de technique pour se sortir de situations compliquées. On est tout de suite en contrôle avec une machine qui est réactive et se met toute seule sur l’angle sans forcer. Et ça tombe bien, car le petit circuit de Modène ne fait que 2 km et les virages s’enchainent comme les épisodes d’une soirée Netflix !
À peine deux tours, et me voilà avec le genou qui vient toucher le bitume ! Le petit gabarit de la machine, permet de vite y parvenir et avec une hauteur de selle à 800 mm, c’est beaucoup moins intimidant que sur certaines sportives qui vous placent le cul haut perché. Le réservoir bien sculpté incite à se caler, on sort la fesse, on se penche, on casse le coude, la machine est bien calée sous le corps, et les guidons sont suffisamment larges pour garder du grip. « Rrrrraaaac, raaaaac, raaaac », c’est le slider qui frotte, une sensation grisante de contrôle de la machine et du corps. Avec cette Aprilia, il ne faudra pas longtemps aux débutants pour gouter aux saines joies du genou posé. Parfait !
Je commence à me sentir bien, je me dis que j’ai du talent, que je pourrais commencer à titiller le chrono et peut-être trouver une place comme essayeur officiel Aprilia. Soudain, je sens une tape sur les fesses qui me sort de mon délire, c’est Maverick qui passe en coup de vent, mais en jouant à « chat » avec les journalistes qu’il dépasse l’un après l’autre, sans forcer. Ché Cazzo ! Quelques instants plus tard, c’est Savadori qui vient se trouver une petite place à l’intérieur de mon virage, me fait coucou, et disparait aussi tôt ! Mince, je crois que je ne suis pas si bon que ça finalement…
La RS 457 ne se préoccupe pas trop de mon niveau, elle est là pour faire ce qu’on lui dit. Avec les pilotes MotoGP, c’est full attack sans pitié, avec moi, c’est moto-école. Cette schizophrénie assumée fait sa plus grande qualité. Pour débuter, elle donne de bonnes habitudes et on prend ses marques comme sur une vraie petite superbike grâce à la qualité de son châssis. Mais elle est capable de hausser le ton et de vous laisser la pousser dans ses retranchements sans la mettre en défaut. Dois-je préciser que les Italiens, coquins comme une équipe de MotoGP qui vise la victoire, ont un peu triché pour notre journée. La RS 457 avait des couvertures chauffantes à notre arrivée dans le box. Afin de compenser la piste froide de ce mois d’avril ? Peut-être, mais en plus, dessous, les pneus TVS avaient laissé la place à des Pirelli Super Corsa SP de dernière génération. Autrement dit, des pneus aux performances disproportionnées pour le poids et la puissance de la machine. Conséquence ? C’était comme rouler avec des roulettes à l’arrière, impossible de perdre le grip, même sur les angles les plus improbables. Bien mieux qu’avec les TVS sans aucun doute, et parfait pour pousser la machine jusque dans ses retranchements.
Ride like you mean it !
Aprilia RS 457 – © A2 Riders
Le cadre périmétrique en alu, qui utilise le moteur comme élément porteur, lui offre un comportement rigide très sain. La moto parait ultralégère, possède un train avant réactif et précis, qui adore les enchainements de chicanes du circuit technique de Modène. On comprend tout ce qui se passe sur le bitume et on finit par vite faire corps avec la machine. Dans les grandes courbes, la petite moto ne souffre pas et reste stable, ce qui permet de bien s’inscrire sur les trajectoires et de travailler en confiance. Étonnamment, les suspensions, qui sont là pour assurer un compromis confort/sportivité, ne viennent pas gâcher le plaisir. La fourche est un peu souple, surtout au freinage, mais se montre rigoureuse dans les virages, quelle que soit la situation. Entre deux sessions, j’ai pu durcir la précharge, seul réglage possible sur la fourche comme sur l’amortisseur derrière. L’arrière ne bouge pas non plus et il faut un gros freinage appuyé et un peu sale du pilote du jour, pour voir la machine se mettre à danser. C’est là que en profite pour me faire un intérieur. Mince, je l’avais oublié le puceau ! Mais restons concentré. Avec 47, 5 ch, le freinage se montre parfaitement adapté et proportionné à la machine. Bon, on a encore triché avec Aprilia qui a greffé les plaquettes racing en option. Mais si elles ajoutent un peu de mordant à l’attaque, elles permettent surtout à la machine, qui va enchainer le double de sessions que moi, et donc de survivre à sa journée.
Tiens, nous n’avons pas parlé du moteur encore. En début d’aprem, on part pour la quatrième session, gaz en grand pour faire passer plus vite la digestion ! Le moteur ne se fait franchement pas prier pour prendre les tours et on se retrouve vite au rupteur. Ça gueule ! Et il ne faut pas s’endormir, car les rapports s’enchainent vite au début, puis la 5e et la 6e sont plus longues pour avoir de l’allonge. La RS 457 possède un embrayage assisté et anti-dribble qui permet de manier le levier du bout des doigts. Enfin, je crois… Puisque notre modèle était équipé de l’option quickshifter. C’est sympa, mais comme d’habitude chez Aprilia, il s’est montré un peu rugueux à utiliser, voir capricieux si le régime moteur ne lui plait pas. En plus, la position haute du repose-pied fait qu’on pose le talon de la botte sur le bout du levier de vitesse, provoquant des rétrogradages intempestifs en pleine attaque. Mince ! C’est pour ça que je me fais prendre encore un tour par Viñales, pas du tout parce que je me traine… N’empêche, il est beau à voir passer Maverick en vrai, fluide et hyper propre. C’est la première fois que je roule avec un pilote de ce niveau, et pascomme Là, j’alterne entre la honte et l’admiration, avec Momo c’est une sorte de nausée.
Vainqueur de MotoGP
Aprilia RS 457 – © A2 Riders
Je vérifie sur l’écran que je suis en mode sport, et pas en mode eco, celui qui dégrade la réponse à la poignée et la puissance délivrée et fait intervenir l’anti-patinage, pour rassurer le pilote débutant sous la pluie par exemple. Non, je suis bien mode sport, dommage… Je ne vous parle pas de l’anti-patinage, car les pneus Pirelli collent tellement sur le bitume que la moto ne décroche jamais. L’ABS lui, se montre peu intrusive quand il est connecté, certainement la faute aux pneus scotch.
C’est la dernière session de la journée, la piste est à moitié vidée, car les journalistes sont soit fatigués, soit déjà partis. Maverick aussi s’est barré, sûrement impressionné par ma technique de pilotage. Il a d’ailleurs dû s’en inspirer grandement, puisque deux semaines plus tard, il remportera le GP des États-Unis. Hasard, coïncidence ? Je ne crois pas.
Savadori semble plus coriace, et surtout infatigable. Si ma monture est restée égale à elle-même toute la journée, sans faillir, c’est mon corps à moi qui lâche. Alors, je rends gentiment la main, je teste la machine en mode tranquille, à défaut de pouvoir sortir sur route. Le moteur se montre docile à bas régime, même souple et ne cogne pas. Le ride by wire permet de doser en douceur et avec précision les accélérations pour bien maitriser la machine. La moto parait soudain confortable et mes douleurs s’évaporent vite, alors je me relance pour un dernier tour à fond. Mais un confrère s’est mis au tas, surpris par son incapacité à passer un virage aussi fort que Savadori. C’est la fin de journée officiellement.
«Â Yann, t’es trop mauvais copilote, tu conduis pour le retour ? Comment ça, t’as pas le permis ?! ».
L’avis d’A2 Riders
Si ce n’est pas la fine lame qu’était la RS 250, cette Aprilia RS 457 a préservé la réputation de la marque, avec un comportement digne de ce nom. Si elle fait des concessions pour le confort au quotidien, ce qui est une bonne chose, cela ne gâche en rien ses qualités sur piste. Si la fourche Gabriel reste une entrée de gamme respectable, à ce prix, on pourra la changer sans détruire son budget, pour profiter à fond de la machine sur piste. D’ailleurs cet équipementier indien, tout comme les pneus TVS et le freinage ByBre, confirment que la machine se destine à un marché asiatique et sera surement en partie fabriquée dans une usine Piaggio en Inde (car la loi indienne oblige à avoir plus de 50 % de la machine d’origine indienne). Là-bas, elle sera une « grosse » cylindrée pour rouler des mécaniques. Chez nous, elle sera une moto pour apprendre et se faire plaisir, même sur route. Une machine qui en donne beaucoup pour son argent et qui fera vibrer les amateurs de sportives et d’italiennes. Reste cependant à trouver un concessionnaire près de chez vous ….
On aime
- Moto facile et saine
- Rapport poids-puissance
- Rapport qualité-prix
On aime moins
- Ça vibre à haut régime
- Le réseau et SAV Aprilia en France est compliqué
- Les pneus TVS ça donne quoi ?!
Retrouvez la fiche technique complète bientôt sur A2Riders.com
Et la concurrence ?
- Suzuki GSX-8R, pour des roadtrips sportifs, mais c’est presque de 10 000 euros
- La Kawasaki Ninja 650 est plus douce et on parlera bientôt de la Ninja 500
- La CBR 500 de Honda aussi est plus douce
- La CF MOTO 450 SR avec son monocylindre pourrait rivaliser
- KTM RC 390 aussi
De toute façon on a fait un Top 5 des sportives A2 qu’on mettra bientôt à jour
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