L’institut IDDRI et l’association Transport & Environnement proposent plusieurs mesures pour arriver à une voiture électrique réellement disponible à moins de 100€ par mois. Elles impliquent une collaboration entre l’Etat français et les constructeurs automobiles, mais aussi une réduction du champ d’application du bonus écologique. Avec à la clé, de petits modèles urbains à l’équipement spartiate.
Dans le système proposé par T&E et l’IDDRI, il sera possible de louer une auto électrique comme la Dacia Spring pour 100€ par mois.
La fameuse voiture électrique louée à 100€ par mois devient l’un des plus gros serpents de mer de l’actualité automobile actuelle. Le gouvernement cherche depuis l’année dernière à mettre en place cette solution pour aider les ménages les plus modestes à se convertir aux autos à zéro émission, mais il se heurte pour l’instant à la réalité du marché : seules des voitures électriques conçues en Chine pourraient convenir au cahier des charges de cette formule, les véhicules construits sur le Vieux Continent coûtant tous trop cher pour ces niveaux de loyers.
Les voitures électriques imaginées par T&E et l’IDDRI pour la formule de location aidée.
Le loyer demandé aux ménages modestes (éligibles dans la limite d’un revenu fiscal de référence inférieur à 13 500€ par part) se situerait entre 70 et 200€ par mois (entretien et réparations inclus), la tranche la plus basse donnant seulement droit à « une microcar électrique du segment A possédant uniquement les équipements essentiels ». Pour ces ménages, un « modèle similaire à la Twingo » coûterait environ 100€ par mois et une voiture électrique du genre de la Peugeot e-208 coûterait plutôt 150€ par mois. Le loyer à 70€ correspond plus à un quadricycle lourd urbain comme la Citroën Ami ou la future Mobilize Duo, des véhicules qui n’ont pas le droit de circuler sur les voies rapides.
Il faudrait couper dans le bonus écologique
Le financement imaginé par Transport & Environnement et l’IDDR prévoit aussi de rogner dans le bonus écologique actuel, « profitant surtout aux acheteurs les plus aisés » à cause de l’inclusion des modèles coûtant jusqu’à 46 990€. Les deux entités préconisent de le réserver aux modèles les moins chers, ce qui permettait de dégager les fonds nécessaires à la fabrication des petites voitures électriques à louer évoquées précédemment (en attenant la disparition totale du bonus écologique à moyen terme). De petites autos inévitablement bas de gamme pour tenir dans des forfaits de location aussi bas sans le moindre apport de départ de la part des clients. Rappelons qu’actuellement, Dacia propose la Spring à partir de 111€ par mois avec 2 500€ d’apport après déduction du bonus écologique. Ironie de la situation, cette Spring pourrait bientôt se retrouver exclue du bonus écologique à cause de ses origines chinoises.