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Rentrée 2023 : voici ce qui change pour les automobilistes français

La rentrée 2023 devrait être moins difficile que prévu pour ceux qui craignaient de ne plus pouvoir rentrer dans les villes avec leurs vieilles autos diesel. Mais le carburant leur coûtera bien plus cher que l’année dernière et il y aura d’autres petites surprises.

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Des ZFE finalement moins contraignantes

Selon le calendrier établi par la plupart des municipalités au début de la décennie, l’année 2023 aurait dû être celle du durcissement des interdictions de circuler à l’intérieur des ZFE, ces « zones de faibles émissions » désormais tracées dans toutes les principales métropoles du pays. Mais la grogne de citoyens français peu enclins à devoir remplacer leurs autos pour faire leurs trajets quotidiens est passée par là. Soucieux d’éviter un nouveau conflit social, le gouvernement a récemment décidé d’adoucir les restrictions de circulations en ville liées à l’âge des voitures, en revenant à l’idée de départ du projet de loi des ZFE : s’assurer que l’air des villes passe sous le seuil de 40 μg/m3 de concentration en dioxyde d’azote.

Depuis quelques années et grâce notamment au renouvellement continu du parc automobile urbain avec des modèles de moins en moins polluants, cette concentration en dioxyde d’azote en milieu urbain s’est réduite et seulement cinq villes françaises dépassent encore ce seuil aujourd’hui. Le gouvernement a donc décidé de ne maintenir l’obligation des restrictions prévues par les ZFE que dans ces cinq villes où la pollution au dioxyde d’azote est jugée trop importante à savoir Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg et Rouen. Toutes les autres agglomérations prévoyant initialement des ZFE (elles étaient 43 au départ) seront simplement placées « sous vigilance » et pourront s’en passer à l’unique condition de rester sous ce seuil.

Les cinq grandes villes encore concernées, en revanche, devront interdire la circulation des autos à vignette Crit’Air 3 (diesel d’avant 2011 et essence d’avant 2007) à partir de 2025 au plus tard, sauf évidemment si elles passent elles aussi sous le seuil critique de concentration en dioxyde d’azote d’ici là. Partout dans les autres agglomérations de plus de 150 000 habitants (il y en a 43 en France en comptant ces cinq villes encore concernées par les ZFE), il sera seulement interdit de circuler avec une voiture sans vignette (modèles d’avant 1997). Mais attention si vous circulez avec une vieille voiture dans l’une des cinq grandes villes du pays conservant la règle des ZFE. A Marseille par exemple où les véhicules à vignette Crit’Air 5 étaient déjà proscrits, il devient interdit ce 1er septembre 2023 de circuler dans la ZFE avec une voiture à vignette Crit’Air 4 (véhicule diesel d’avant 2006). Rappelons cependant que  le principe même des ZFE fait toujours débat au parlement et qu’il n’est pas impossible de voir la loi modifiée prochainement si des tensions sociales devenaient trop fortes à ce sujet.

Un bonus écologique qui va bientôt changer

Jusqu’à la fin de l’année 2023, le bonus écologique réservé aux véhicules électriques neufs restera sous le format actuel (valable depuis le 1er janvier). Il sera ainsi toujours d’un montant de 5 000€ pour tous les véhicules électriques coûtant moins de 47 000€ et pesant moins de 2,4 tonnes (étendu à 7 000€ sous conditions de revenus). Mais il doit  changer totalement à partir du 1er janvier 2024 avec un montant pour l’instant inconnu et une application limitée aux voitures électriques jugées « propres » grâce à des filières de production, d’approvisionnements en pièce et de distribution suffisamment peu émettrices en CO2. Théoriquement, ce nouveau bonus écologique de 2024 avantagera les modèles européens mais pour l’instant, il est difficile d’estimer avec précision la liste des véhicules qui y auront droit.

Un malus écologique qui se durcira

Si le bonus écologique doit restreindre son champ d’application en 2024, le malus écologique doit lui concerner davantage de véhicules dès le début de l’année prochaine. Non seulement son seuil d’application sera une nouvelle fois abaissé (on parle d’un malus 2024 démarrant à partir de 118 g/km de CO2 rejetés ce qui concernera même des petites citadines essence comme la Dacia Sandero), mais il pourrait être déplafonné (actuellement, il est limité à 50 000€ pour les modèles les plus émetteurs de CO2). Les véhicules seront également taxés au poids à partir de 1 600 kg contre 1 800 kg actuellement, avec une exonération pour les véhicules hybrides rechargeables et les autos électriques.

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Un stationnement payant et bientôt discriminant

Stationner dans Paris et la plupart des autres grandes villes de France n’a jamais été aussi cher, avec des forfaits journaliers en constante augmentation et, à Paris, une inclusion des deux roues motorisés thermiques depuis l’année dernière. Mais ces derniers temps, les grosses voitures et les SUV sont particulièrement visés par certaines municipalités comme à Lyon où les véhicules les plus massifs seront discriminés à partir de 2024, comme à Paris . La justification de ces nouvelles mesures appelées à se multiplier dans les villes ? Un véhicule plus gros occupe davantage de place dans l’espace public.

Un réseau électrique devenu mature pour les longs trajets

Avec de nombreux chantiers terminés au cours de la première partie de l’année dans les stations le long des autoroutes de France, le réseau de charge rapide pour les voitures électriques devient réellement mature et permet désormais d’envisager de longs voyages sans difficulté comme nous avons pu le vérifier à deux reprises au plus fort des grands chassés croisés des vacances. En revanche, le réseau de charge dans les zones rurales ou même dans certaines villes impose toujours de vérifier soigneusement la disponibilité des bornes comme nous avons également pu le constater. Pour l’instant, le nombre de bornes disponibles sur les grands axes de voyages paraissent suffisants par rapport à celui des véhicules électriques en circulation (même s’il est difficile de juger vraiment de cette donnée en se basant sur nos seules observations). Et contrairement aux craintes de l’année dernière, le prix de la plupart des bornes ultra-rapides ne s’est pas envolé et certaines enseignes comme Ionity  l’ont même baissé récemment.

Un carburant cher

Après une année 2022 où le carburant est devenu abordable à la fin de l’été grâce aux remises gouvernementales et à un ralentissement de la demande mondiale, le prix des carburants fossiles est remonté en flèche ces derniers mois à cause d’une consommation mondiale revenue à des niveaux records et une limitation stratégique de la production de pétrole par certains états. Mais cette fois il ne faudra plus compter sur une aide de l’état, même si certains distributeurs comme TotalEnergies maintiennent leurs gestes pour limiter la hausse des prix.

Des délais de livraison redevenus raisonnables…

Alors que la pénurie en semi-conducteurs qui a tant paralysé l’industrie automobile depuis la crise du covid-19 cesse enfin, les constructeurs automobiles parviennent à raccourcir leurs délais de livraisons à des niveaux raisonnables.

…Mais des prix encore plus élevés sur les voitures neuves

Malheureusement, le prix des voitures neuves a continué d’augmenter en raison de l’inflation généralisée mais aussi de la volonté de la plupart des groupes d’optimiser au maximum les marges en se détournant parfois de la course aux gros volumes. Certaines marques comme Tesla échappent pour l’instant à ce constat mais leur stratégie tarifaire reste toujours aussi imprévisible.

Plus de perte de point pour les petits excès de vitesse

A partir du 1er janvier 2024, Les excès de vitesse inférieurs ou égaux de 5 km/h (en vitesse retenue) ne seront plus assortis du retrait d’un point sur le permis de conduire. Jusqu’à cette date, ce sera toujours le cas (rappelons que l’amende restera au programme quoi qu’il arrive).

Il y a plein de nouveaux constructeurs automobiles

Après l’arrivée de MG qui devient déjà un constructeur automobile majeur en Europe, d’autres marques chinoises pénètrent le Vieux Continent avec l’espoir d’y battre les marques historiques. BYD rejoint Seres, Leapmotor, Aiways ou Link & Co pour élargir l’offre de modèles électriques (ou simplement hybrides) sur le marché en attendant l’arrivée en France d’autres enseignes comme Polestar ou Zeekr. Mais pour l’instant, ces nouvelles marques restent loin derrière MG en matière de réussite commerciale.

Plus de trottinettes à Paris (et davantage de sévérité ailleurs)

Les trottinettes à Paris, c’est fini depuis aujourd’hui suite à un vote par référendum proposé aux parisiens en avril dernier. Il reste possible de louer ces outils de locomotion urbains dans la plupart des autres grandes villes de France, mais le gouvernement vient de relever l’âge minimum à 14 ans (au lieu de 12) pour les utiliser. Les infractions au guidon d’un de ces véhicules sera désormais passible d’une amende de 135€ au lieu de 35€ précédemment, histoire de dissuader les comportements dangereux.

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