Dernier-cri, le nouveau trois-cylindres 1.2 turbo Renault a pourtant un handicap. Il n’existe qu’avec une boîte manuelle ou en version « full hybrid » plus coûteuse. Mais le groupe Renault-Dacia et le fournisseur Magna préparent une transmission double embrayage moins onéreuse d’ici 2025.
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Renault se prépare à associer son récent trois-cylindres 1.2 turbo HR12 avec une transmission double embrayage EDC à six rapports, fourni par Magna, propriétaire de Getrag.
Thomas Antoine/Ace Team
Apparu sur l’Austral, le nouveau 1.2 turbo-essence Renault (HR12) fait aujourd’hui le grand écart. D’un côté, il est disponible avec 130 ch, une boîte manuelle et une hybridation légère, à un prix encore assez raisonnable pour la catégorie. De l’autre, il est aussi proposé en « full hybrid », avec une électrification bien plus lourde et bien plus onéreuse. Dans ce cas, il reçoit une originale transmission à crabots et délivre pas moins de 200 ch. Mais si vous souhaitez mettre le pied gauche au repos sur la variante la moins puissante et la moins coûteuse, vous ferez pour l’instant chou blanc. Un sacré handicap à l’heure où l’automatisme ne cesse de gagner du terrain. Le Losange travaille donc activement sur une solution, qui doit aussi profiter à sa filiale roumaine Dacia. Le Duster 3 devrait même être le premier à hériter d’une nouvelle boîte double embrayage EDC six rapports. Cette dernière sera compatible avec une hybridation légère 48V et fournie par Magna, désormais propriétaire de Getrag. Un équipementier spécialisé avec lequel le groupe Renault travaille déjà depuis de longues années.
Un projet modifié par la guerre
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Lancée au printemps 2024, la troisième génération de Dacia Duster devrait inaugurer cette nouvelle transmission, baptisée DW23 chez Renault.
L'argus
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Après un projet de transmission maison en Russie avorté pour cause de guerre en Ukraine, Renault a décidé de piocher cette DCT Eco dans le catalogue de boîtes double embrayage de Magna.
Magna
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Riche en technologies, le trois-cylindres HR12 du groupe Renault est déjà prêt pour répondre à la norme antipollution Euro 7, attendue pour l'été 2025.
Le 1.2 turbo dans sa variante Euro 7 de 140 ch profitera toutefois d’une nouvelle transmission de troisième génération, prélevée dans le catalogue du fournisseur qui la baptise DCTEco. Elle est aussi connue sous l’appellation 6DCT230, car elle devait succéder à l’ancienne DCT200. Par rapport à sa devancière, elle est notamment capable d’accepter un couple maximal plus élevé : 250 Nm au lieu de 230 Nm. D’autres améliorations techniques ont également été apportées pour peaufiner son fonctionnement et son efficience, tout en limitant les coûts. Un enjeu crucial vu que le but reste d’équiper des modèles plutôt compacts, voire urbains, y compris sur des marchés émergents (Brésil…). La fabrication sera d’ailleurs assurée en Chine dans une usine Magna pour optimiser cet aspect.
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Une boîte destinée aux modèles compacts
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Grand frère du Duster prévu pour 2025, le Bigster aura aussi droit à cette nouvelle transmission, y compris avec quatre roues motrices et une compatibilité GPL.
Dacia
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Chez Renault, c'est le Captur restylé qui aura l'honneur d'inaugurer cette nouvelle version de la boîte EDC.
L'argus/Oufti design
Seuls des véhicules construits sur la plate-forme CMF-B profiteront en effet de cette nouveauté. Bien que la CVT disparaîtra avec l’arrêt du 1.3 TCe (non-compatible avec la norme Euro 7), on ne la retrouvera pas sur l’Austral, basé sur la CMF-CD destinée à des voitures plus imposantes. Chez Dacia, outre le Duster, cette DW23 se destine avant tout à son grand frère sept-places Bigster. Fin 2025, il est même prévu qu’elle puisse s’associer à la fois à une transmission intégrale et une version GPL du 1.2 turbo. Une configuration quasiment unique sur le marché !
Chez Renault, c’est le Captur restylé (début 2024) qui devrait hériter en premier lieu de cette boîte robotisée, ainsi que son inédite déclinaison rallongée au nom encore mystérieux. En revanche, l’actuelle Clio devra s’en dispenser, tout comme elle sera privée du HR12 jusqu’à la fin de sa carrière. Pour voir arriver cette combinaison sur la citadine vedette du Losange, il faudra donc attendre sa sixième génération, programmée pour 2026.
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Malgré un restylage très visible, la Clio 5 n'aura droit ni au au trois-cylindres 1.2 turbo HR12, ni à la boîte double embrayage DW23. Seule sa remplaçante en profitera à l'horizon 2026.
SP/Renault
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