Malgré l'interdiction de rouler dans les métropoles impactées par une ZFE, les Français achètent encore de vieilles occasions à moteur diesel. C’est le constat qui ressort d’une étude publiée par le cabinet NGC Data®.
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Les zones à faibles émissions semblent avoir un faible impact sur le comportement des acheteurs, à ce jour.
Les zones à faibles émissions sont loin de faire l’unanimité. Jugées discriminatoire par plusieurs associations d’automobilistes, critiquées par certains élus locaux qui réclament leurs reports, les ZFE ont rapidement été renommées les « zones de forte exclusion » par ses réfractaires. Il faut dire que leur déploiement s’est accéléré ces derniers temps. Alors qu’elles ne concernaient que quelques grandes villes il y a deux ans (Paris, Lyon, Grenoble ou encore Strasbourg), les ZFE sont aujourd’hui présentes dans une dizaine de métropoles. Et le chiffre grimpera à 43 métropoles d’ici à 2025 quand elles impacteront les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Ces ZFE auraient pu mettre un coup de frein aux ventes de véhicules d’occasion anciens. Pourtant, le comportement des automobilistes semble avoir peu évolué, si l’on se fie à une étude publiée par le cabinet NGC-Data®. Selon leurs chiffres, 6 745 véhicules à vignette Crit’Air 5 (les diesels datant d’avant 2001) ont été vendus de janvier à septembre 2022 dans les zones dites « ZFE »… alors que ces véhicules seront interdits de circuler à partir du 1er janvier 2023 ! Si les ventes de ces vieux véhicules sont effectivement en baisse dans les agglomérations concernées par une ZFE (- 53 % par rapport à 2019), la tendance est pratiquement la même dans les villes « hors ZFE » (- 40 % sur la même période).
« Cela s’explique par le contexte des derniers mois qui tend aussi bien le marché du neuf et par ricochet, celui de l’occasion rendant la voiture de moins en moins accessible. La priorité est aujourd’hui de se véhiculer tout simplement. », analyse Stéphane Lépine, directeur marketing chez NGC-Data®. Cela se ressent même sur les véhicules d’occasion plus récents. Sur la période de janvier à septembre 2022, près de 44 000 véhicules Crit’Air 4 et 159 146 Crit’Air 3 ont été vendus. Des chiffres encore élevés, alors même que plusieurs métropoles pourraient durcir d’ici à deux ans les seuils d’accès à leur ZFE.
Volume des ventes de véhicules d'occasion selon les vignettes Crit'Air
| Toutes ZFE confondues | Hors ZFE | |||||
|
Janvier – septembre 2019 |
Janvier – septembre 2022 | Evolution | Janvier – septembre 2019 | Janvier – septembre 2022 | Evolution | |
| Crit’Air 0 | 3 038 | 11 527 | + 279 % | 10 982 | 44 906 | + 309 % |
| Crit’Air 1 | 233 110 | 296 119 | + 27 % | 677 863 | 897 026 | + 32 % |
| Crit’Air 2 | 348 543 | 282 309 | – 19 % | 1 391 986 | 1 192 530 | – 14 % |
| Crit’Air 3 | 228 284 | 159 146 | – 30 % | 840 039 | 667 157 | – 21 % |
| Crit’Air 4 | 77 649 | 43 897 | – 43 % | 321 212 | 218 429 | – 32 % |
| Crit’Air 5 | 14 356 | 6 745 | – 53 % | 77 048 | 46 082 | – 40 % |
« Il n’y pas de prise de conscience des Français »
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Les véhicules disposant d'une vignette Crit'Air 5 ou plus sont déjà exclus de plusieurs ZFE.
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Parmi elles, il y a la métropole du Grand Paris (131 communes concernées). Alors que la Capitale s’est fixée comme objectif d’interdire les véhicules diesels d’ici à 2024, la moitié des dix véhicules d’occasion les plus vendus dans la métropole cette année carburent au gazole (Renault Clio et Mégane, Peugeot 308 et 3008). « Il y a un manque de prise de conscience des Français sur les ZFE, note Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. Beaucoup pensent qu’une telle restriction ne passera jamais. » Difficile de leur donner tort, alors même que la métropole du Grand Paris vient d’annoncer reporter – pour la deuxième fois – d’un an supplémentaire l’interdiction des véhicules Cirt’Air 3 (2024) dans sa ZFE.
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