Utilitaires

Plusieurs associations pointent du doigt la règlementation "trop souple" concernant les utilitaires

  • Le 18 octobre dernier, plusieurs organisations européennes ont adressé une lettre ouverte aux députés du Parlement européen dans le but de promouvoir la sécurité routière en Europe.

  • Leur requête ? Une formation obligatoire pour les conducteurs de véhicules utilitaires légers, c’est-à-dire sous les 3,5 tonnes, donc accessibles via un simple Permis B.

  • Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la révision prévue du permis de conduire par l’Union européenne.

  • Vous l’avez peut-être remarqué si vous habitez en centre-ville, mais avec l’essor du e-commerce, des livraisons à domicile, et la mobilité du dernier kilomètre, les véhicules utilitaires, qu’ils soient thermiques ou électriques, sont de plus en plus nombreux. Et à moins de multiplier les zones piétonnes, ce ne sont pas les ZFE qui viendront stopper ce phénomène.

    Évidemment, qui dit plus de camionnette dit évidemment plus d’accidents les concernant. Les cadences effrénées, la concurrence acharnée, et le manque de prévention des risques professionnels routiers ont contribué à une sur-représentation des utilitaires dans les accidents enregistrés en Europe.

    Les VUL de plus en plus impliqués dans les accidents

    Avec l’essor du e-commerce, des livraisons à domicile, et la mobilité du dernier kilomètre, les véhicules utilitaires, qu’ils soient thermiques ou électriques, sont de plus en plus nombreux.© DR

    Aujourd’hui, on estime qu’un accident mortel sur dix en Europe implique un VUL. Les principales victimes de ces accidents, qui surviennent dans un tiers des cas en zone urbaine, sont les piétons (21 %), les cyclistes (7 %), et les motos (11 %).

    Face à ce bilan, l’ETF (regroupant les associations de piétons), l’ETSC (associations de sécurité routière), l’ECF (fédérations d’usagers de la bicyclette), ainsi que la Fédération européenne des travailleurs des transports se sont unis pour cosigner une lettre ouverte à l’intention des membres du Parlement européen.

    Mais que dit cette lettre ? Elle souligne tout d’abord l’objectif de la proposition de la Commission européenne visant à modifier le permis de conduire européen. Grâce à cette refonte, l’Europe compte réduire de 50 % le nombre de morts et de blessés graves sur ses routes d’ici 2030. Et les associations pensent qu’il est aujourd’hui indispensable d’introduire une formation de conduite supplémentaire obligatoire pour les chauffeurs de camionnettes professionnels pour atteindre cet objectif.

    En effet, comme énoncé plus haut, ces véhicules, accessibles via le Permis B, ont leur subtilité, à commencer par leurs dimensions, parfois très généreuses, un poids plus conséquent, mais aussi des angles morts très différents par rapport à ceux de nos voitures, la faute à une surface vitrée largement réduite.

    Une règlementation semblable à celle des poids lourds ?

    Aujourd’hui, on estime qu’un accident mortel sur dix en Europe implique un VUL. Les principales victimes de ces accidents, qui surviennent dans un tiers des cas en zone urbaine, sont les piétons (21 %), les cyclistes (7 %), et les motos (11 %).© DR

    Les signataires déplorent également la réglementation relativement souple appliquée aux véhicules pesant moins de 3,5 tonnes par rapport à celle imposée aux poids lourds. Les opérateurs de poids lourds sont tenus d’obtenir des Certificats de Compétence Professionnelle (CPC) qui doivent être périodiquement mis à jour, tandis que les flottes de VUL peuvent fonctionner selon des normes moins strictes.

    Les signataires de la lettre réclament non seulement un alignement réglementaire pour toutes les typologies de transporteurs, mais aussi une formation pour les conducteurs prenant en compte la prévention de la fatigue avec l’installation de tachygraphes, le respect des règles de circulation, l’importance du port de la ceinture de sécurité, et l’évitement des distractions, comme l’utilisation du téléphone au volant.

    Les organisations expriment leur désaccord également avec la proposition de la Commission européenne d’augmenter la masse autorisée d’un véhicule de catégorie « B » de 3,5 à 4,25 tonnes. Pour le moment, il ne s’agit que d’un projet, mais avec la multiplication des modèles électriques et du poids supplémentaire que cela entraîne, de nombreux modèles ne seront plus accessibles aux Permis B en raison d’un poids trop important. C’est notamment le cas pour le pick-up électrique de Tesla, le Cybertruck qui, dans sa version de base, dépasse déjà les 3,5 tonnes.

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